La Société Géologique du Nord – 150 ans d’histoire
A l'occasion de l'achèvement de la mise en ligne des Annales et Mémoires sur le site de Lillonum, les membres actuels de la Société Géologique du Nord (SGN) reviennent en mots et en images sur son histoire.
1870 est une année importante dans l’histoire de la nation française : la Société Géologique du Nord est fondée. Elle rassemble quelques individus qui sont géologues par goût personnel, par nécessité liée à leurs travaux, ou parce que c’est leur métier et avant tout leur passion.
Jules Gosselet, son fondateur, a été nommé titulaire de la chaire de géologie de la Faculté des Sciences de Lille en 1854. La Société lui permet d’organiser une bibliothèque et des collections d’échantillons récoltés sur le terrain. En 1875, une revue périodique apporte visibilité et notoriété internationales. Grâce à une politique d’échanges institutionnels, les Annales sont très tôt présentes sur les cinq continents : universités, compagnies, cités.
Cette exposition témoigne de la diversité et de l’originalité des travaux. Organisée en cinq volets, elle fait apparaître une évolution temporelle plutôt progressive et continue. Dans une région à faible relief, où les affleurements sont rares, tout était à prendre : les falaises côtières, les carrières, nombreuses mais de taille modeste pendant longtemps, les chantiers occasionnels, les trous de taupe.
Les dix premières années témoignent de ce fourmillement. La période quaternaire de la SGN est l'occasion de rappeler que le berceau des études archéologiques se situe en Picardie. L’exploitation du charbon a été un sujet majeur mais n’a jamais « confisqué » la SGN à son profit. Les ingénieurs des mines n’ont adhéré que tardivement à la SGN et les premières publications scientifiques sont encore plus tardives, sans doute pour des raisons liées à la concurrence entre les compagnies privées et au secret industriel. Par la présence à Lille d’élèves des « écoles de géologie méditerranéennes » (Michel Durand-Delga à l’ouest, André Caire au centre, Jean Aubouin à l’est), les Annales de la SGN se sont enrichies de nombreuses publications. Enfin, aujourd’hui, les grands thèmes fondamentaux réapparaissent : l’eau, les matériaux, l’énergie. S’y ajoute une prise de conscience du patrimoine accumulé : une nouvelle période s’ouvre.
Jules Gosselet, professeur à la Faculté des sciences de Lille depuis 1854 et fondateur de la Société Géologique du Nord, est décédé à la suite de l’explosion du dépôt de munitions des Dix-Huit Ponts (janvier 1916).
En janvier 1919, Charles Barrois évoque son souvenir dans un hommage aux victimes de guerre membres de la Société Géologique du Nord.